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LE CHEMIN DE FER
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Notre double subvention en argent et en terres nous parait encore plus que suffisante pour bâtir le chemin et séduire les capitalistes, lorsque l’on voit de grands financiers américains comme Jay Cooke, Vanderbilt et autres, construire le Pacifique Nord Américain avec le seul octroi de terres de 50 000 000 d’acres ou de 23 000 acres par mille, y compris ses embranchements. Or, il est admis par la compagnie qui exécute l’entreprise, que les terres qui lui sont octroyées, n’ont pas plus de valeur que celles de la Rivière Rouge, de la Siskatchewan et de la Colombie Britannique.

Ce fait suffit pour faire disparaître tous doutes, et montre que la construction de notre chemin est non seulement possible au moyen des subventions du gouvernement, mais encore qu’elle s’offre aux capitalistes comme une affaire d’or.

Nous savons que beaucoup de personnes en admettant même la praticabilité de l’entreprise, doutent qu’elle puisse s’effectuer sans gêner le trésor public et causer de graves embarras au pays. Nous ne pouvons mieux dissiper leurs appréhensions qu’en jetant un rapide coup d’œil sur la condition du Canada au point de vue commercial et financier, laquelle est encourageante sous tous rapports.

Depuis la Confédération, le commerce du pays a pris un développement extraordinaire, et on en peut juger par le tableau suivant des importations et exportations depuis le 30 juin 1868 jusqu’au 30 juin 1871 :


Importations. Exportations. Total.
$71 985 306 $57 567 888 $129 553 194
67 402 170 60 474 781 127 876 951
74 814 339 73 573 490 148 387 829
86 661 145 74 173 613 160 834 758



$300 862 960 $265 789 772 $566 652 732


Le capital versé dans les banques qui, au mois de juin 1868, était 29 729 048 $, a atteint, le 31 mars 1872, la somme de 43 248 389 $, soit une augmentation de 13 519 341 $ ou de près de quarante-six par cent. Les dépôts dans les banques depuis 1860 se sont accrus de plus de 200 par cent ; de 31 752 775 $ en 1868, ils se sont élevés en 1872 à 60 810 008 $ ; ils ont presque doublé depuis quatre ans. Les rapports des banques d’épargne constatent que les dépôts qui étaient de 1 483 219 $, le 30 juin 1868, se sont élevés à 2 441 293 $, le 31 mars 1872, soit une augmentation de 958 074 $ ou plus de 64 par cent. Ces chiffres ne comprennent pas les dépôts des banques d’épargne affiliées aux bureaux de poste qui, de 204 588 seule-