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trafic que les lignes américaines de l’ouest des États-Unis ne peuvent pas transporter plus de la moitié de ces produits.

4o Le transport des malles de la Colombie Britannique, de Manitoba, etc. Il se fait aujourd’hui par voie des chemins de fer américains aux frais du gouvernement canadien.

5o Les bois magnifiques et incomparables de la Colombie Britannique.

6o Le poisson, l’or, le fer, la houille de la Colombie Britannique, le charbon de la Siskatchewan, l’argent et le cuivre du Lac Supérieur et du Lac Shebandowan.

7o Les animaux dont le transport encombre aujourd’hui les lignes américaines, car il n’est pas un pays au monde plus favorable que les prairies de l’ouest pour l’élève des bestiaux.

8o Le fret de la Compagnie de la Baie d’Hudson, qui est immense, car le commerce de cette puissante association s’étend du Labrador au Pacifique. Il est vrai que le monopole commercial et politique de la Compagnie a cessé, mais la liberté du commerce, au lieu de nuire à ses opérations, lui donnera au contraire plus d’extension, ainsi que cela a eu lieu dans la Colombie Britannique et Vancouver.

9o Les milliers d’hommes d’affaires, d’immigrants et de touristes qui se rendront dans l’ouest.

Et quelle ne sera pas l’importance du trafic local lorsque toutes ces régions, aujourd’hui en grande partie solitaires, seront habitées par de nombreuses populations et seront parsemées de villes florissantes et étendues ?

Tous ces faits doivent nous faire conclure que la construction du Pacifique n’est pas l’une de ces entreprises folles qui ruinent un pays et le conduisent à la banqueroute. Ils prouvent au contraire que cette entreprise est le fruit d’une grande et patriotique idée, portant dans ses flancs d’immenses résultats pour l’avenir d’un peuple jeune et vigoureux, que n’effraie pas la grandeur de la tâche qui lui incombe.

Audaces fortuna juvat. C’est vrai pour les peuples comme pour les individus.


IV

Le Chemin du Pacifique et le Commerce Asiatique.


Depuis des siècles les nations européennes se disputent le commerce de l’Asie. Elles se sont livrées à des batailles sanglantes et périodiques pour en obtenir le monopole. L’enjeu en valait la peine, car il s’agissait du trafic d’un immense pays, dont les productions infinies étaient indispensables aux peuples de l’Occident.