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CHAPITRE VIII

OCTOBRE-NOVEMBRE 1887


Voyage en Algérie. — Alger-la-Blanche. — Installation rue Ledru-Rollin. — Promenade impressionnante au cap Matifou avec M. Masqueray. — En suivant les « Désenchantées ». — Ce que disent les femmes arabes à la mosquée. — Aux bains d’Hammam-Righa. — Chasse infructueuse. — Les marabouts musulmans et Voltaire. — En route vers la Kabylie.

Marseille, le 3 octobre. — Monsieur occupe à l’hôtel Noailles sa chambre habituelle, qui a vue sur la Cannebière.

Vers 11 heures, il me dit : « Vous pouvez disposer de votre journée aujourd’hui ; j’ai les places à bord pour demain midi, je vais déjeuner à la Réserve et je serai ici vers 6 heures pour le dîner. »

Le lendemain matin, mon maître m’emmène voir dans le vieux Port un yacht désarmé qu’on lui avait signalé comme étant à vendre ; la forme lui plaisait, et ses dimensions répondaient bien à ce qu’il désirait comme bateau.

Notre traversée a été très bonne, pas de mer, un temps superbe. Nous arrivons à Alger, qu’on aperçoit toute blanche, bâtie en amphithéâtre. Le débarquement n’est pas facile, il est même désagréable avec tous ces Arabes qui s’emparent de vos bagages, malgré vous, et les portent dans un hôtel quelconque. Heureusement pour les nôtres, ils ne se sont pas trompés, nous