CHAPITRE II
JUIN-OCTOBRE 1884
Étretat. Juin 1884. — Nous sommes des premiers arrivés à Étretat ; mon maître en profite pour se reposer et travaille à une nouvelle, dans l’intervalle de ses chroniques.
Puis, son jardin l’occupe ; il passe des heures avec Cramoyson, discutant les emplacements pour les parterres d’été. Il s’agit de reconnaître les arbres qui se sont développés le plus rapidement, afin de choisir les espèces à planter de préférence, dans l’avenir, selon la convenance du terrain.
Levé vers 8 heures, il ne veut rien prendre ; il dit que cela le gêne pour travailler ; il prétend que le café au lait le matin est un repas de femme. Il fait plusieurs fois le tour de son jardin, visite ses poissons rouges, rentre se baigner les yeux ; souvent il écrit jusqu’à 11 heures, puis il prend son tub à l’eau froide, fait sa toilette et déjeune. Après quoi, il tire tous les jours ses quarante à cinquante balles au pistolet… D’abord il tire dix balles à vingt pas au visé, dix autres au commandement ; puis