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Page:Tassart - Souvenirs sur Guy de Maupassant, 1911.djvu/293

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CHAPITRE XVIII

DE FIN SEPTEMBRE 1891 AU 3 JUILLET 1893


La clairvoyante sympathie du professeur G… — Visite néfaste. — Grave consultation. — Départ pour Cannes. — Au « Chalet de l’Isère ». — Le docteur Daremberg. — Le mal implacable fait de lents progrès. — Hantise funèbre. — Le Moine de Fécamp. — Le filet de sole dans l’estomac. — Signes d’ataxie. — La mémoire se maintient très nette. — La fatigue cérébrale s’accentue. — Les moustiques. — Triste jour de l’An. — Dernière fête de famille. — La fatale dépêche d’Orient dans la nuit tragique. — M. de Maupassant se coupe la gorge d’un geste impulsif. — Il a conscience encore de son état. — Une veillée terrible. — L’image de la revanche obsède le malade. — Chez le docteur Blanche à Passy. — Fugitif espoir de guérison. — Ce que craignait le docteur Blanche arriva. — Folie de la persécution. — Éclairs de bon sens. — À quoi tient la destinée ! — La Suisse fut cause que M. de Maupassant finit ses jours dans une maison de santé.

18 septembre 1891. — C’est avec un véritable plaisir que nous retrouvons le confortable appartement de la rue Boccador. M. de Maupassant exprime le regret de ne pouvoir emporter en voyage toutes ces choses familières qu’il aime, qu’il a l’habitude de voir et de toucher chaque jour, « et surtout mon lit », ajoute-t-il, car je ne puis trouver le pareil nulle part.

Le 19, il rentre pour dîner et paraît tout heureux. Il a, paraît-il, rendu visite à un éminent professeur de la Faculté de médecine qui suit ses malaises depuis plusieurs années : « M. le docteur G…, me dit-il, m’a trouvé absolument bien ; je lui ai confié ce que je pensais de