Page:Tastu - Poésies complètes - 1858.djvu/37

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Orateurs, magistrats, pontifes, sénateurs,
Laissent l’autel désert, l’échafaud sans licteurs ;
Au deuil universel leurs tristes voix s’unissent,
La tribune se tait, les feux sacrés pâlissent,
Les chants religieux suspendent leurs accords ;
Ces cris d’un peuple entier qui redemande un père,
Dans le fond du palais où se cache Tibère,
Éveillent les remords.

Romains, laissez couler vos larmes !
Qui vous rendra jamais les biens que vous perdez ?
Ces jours trop peu connus d’un règne sans al armes,
En vain aux Dieux jaloux trop souvent demandés ?
Rome, si de l’objet de sa douleur profonde
Elle eût reçu les lois,
Aurait connu dès-lors ces délices du monde
Qu’on ne vit qu’une fois !