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Page:Tastu - Poésies complètes - 1858.djvu/44

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LYON EN 1793


 
Malheur a ceux qui mettent le divin flambeau de la liberté entre
les mains d’un furieux. Ce flambeau n’éclaire pas, il brûle, il
réduit en cendres les campagnes et les villes.
SCHILLER. Traduction de Camille Jordan.





Qui les a vus franchir la puissante limite ?
Comment de nos soldats ont-ils vaincu l’élite,
Ces nombreux bataillons de guerriers inconnus ?
Jusqu’aux murs de Lyon comment sont-ils venus ?
Quoi ! déjà leurs coursiers s’abreuvent dans le Rhône ;
Et des feux ennemis le cercle l’environne !
Mais non, tous sont Français, assaillants, défenseurs,
Je vois sur les deux camps flotter les trois couleurs.
Là, proclamant ton nom, ô Liberté chérie !
L’écho répète : « Allons, enfants de la patrie ! »
Ici « Mourir pour elle est le sort le plus doux ! »
Français ! au nom du ciel, qui donc combattez-vous ?
L’un répond : la Révolte, et l’autre : l’Injustice.
O peuple, de tes chefs ignorant l’artifice,
Et toujours abusé par des mots généreux,
Tu crois agir pour toi, tu n’agis que pour eux.

Lyon, est-ce bien toi que la France abandonne,
Toi, la plus belle fleur de sa noble couronne ?
Toi, qui de ses rivaux fixes l’œil envieux ?
Eh ! de quoi punit-on ce peuple industrieux,
D’une liberté sage adorateur sincère,