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MIGRATIONS.


Dites-moi, bords féconds de l’antique Neustrie,
Voisins des flots amers,
Ce que va demander, si loin de sa patrie,
Tout ce peuple à vos mers ?

L’Alsace, dès long-temps, vaillante sentinelle
Du pays menacé,
A-t-elle tressailli d’une alarme nouvelle
Dans son poste avancé ?

Le Rhin, comme autrefois, sent-il frémir sa rive
Sous des pas ennemis.
Qu’il envoie en exil, tel que Sion plaintive,
Ses filles et ses fils ?

Ses laboureurs, peut-être, en poussant la charrue
Dans les sillons fumans,
Ont peur de voir crouler l’Europe vermoulue
Sur ses vieux fondemens !