Oh ! sois docile à la fée inconnue
Qui sur ta lèvre épanchant son doux miel,
Tendre nourrice à ta plainte venue,
Te bercera de la vague à la nue,
Des bois aux monts à la cime chenue,
Des monts aux mers, et de la terre au ciel.
Dans tes climats, toute fée
Est habitante des cours ;
D’or et de perles coiffée,
Et couverte de velours ;
Au nom d’un pouvoir suprême,
De palais elle parsème
Son chemin ;
Toujours pompeuse et parée,
Et la baguette dorée
À la main.
Le luth pour toi ne sera point rebelle ;
Ne tremble pas, enfant, de le toucher,
Peut-être un jour quelqu’âme pure et belle,
Rêvant à toi, se dira : Que fait-elle ?
Et, dans la foi qu’une autre âme l’appelle,
Se lèvera soudain pour te chercher.
Oui ta lueur incertaine
Un moment peut éblouir ;
Mais d’une puissance vaine