Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 1.djvu/211

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mément de choses touchant Dieu. Ils définissent minutieusement ses divers attributs ; ils expliquent exactement ce qu’il a fait et pourquoi il a agi ainsi, et ils déclarent qu’après la mort, nous devons nous réunir à lui, le voir et le connaître. Dans l’enseignement des esprits, on ne trouve pas un mot de tout cela. Ils nous apprennent qu’ils communient avec des intelligences plus élevées qu’eux-mêmes, mais de Dieu ils ne connaissent réellement rien de plus que nous ; nulle compréhension de la Divinité n’est réclamée par qui que ce soit d’entre elles ; elles s’accordent ainsi avec la plus transcendante philosophie, laquelle affirme que nous ne saurions connaître rien de l’être infini, absolu, sinon qu’il est non seulement inconnu et inconnaissable, même inconcevable. » (Wallace, les Miracles et le moderne Spiritualisme.)

« La matière est éternelle… L’infini des espaces, ou l’Univers, compose son être, et l’infini des temps, son existence. » (Revue spiritualiste, 1864.)

« Les sectateurs de ce Dieu cruel (les Juifs), après avoir d’abord enseigné que seuls ils étaient ses enfants, ses fils bénis et de prédilection, ont fait place à d’autres (les chrétiens) qui, adoptant leurs enseignements, y ont ajouté toutes sortes de mystères qui révoltent la raison : trois Dieux égaux et coéternels l’un à l’autre et dont l’un cependant aurait été engendré par le premier et par le troisième ; une sainte femme, mère de plusieurs enfants, et cependant demeurant vierge et mise sur le même rang que son créateur ; des peines éternelles et l’impossibilité de jamais se réhabiliter pour nos pauvres âmes qui reprendront leurs corps pour brûler à toujours ; Dieu parlant à un seul peuple, à une certaine catégorie d’hommes et à une certaine époque du temps, et depuis ce temps-là toute révélation, toute communication interrompue entre lui et les enfants de la terre, si ce n’est par le canal d’une corporation sacerdotale chargée de nous expliquer Dieu comme elle l’entend et de nous distribuer ses grâces. » (Ibid, 1865.)

Divinité de Jésus-Christ. — « Le Christ n’est pas Dieu ; il est rentré au ciel comme les autres. — « Comment le Christ est-il vu au ciel ? — Comme un très bon esprit ; il est bienaimé, voilà tout. » (Cahagnet, Arcanes de la vie future, II.)

« Le Christ, sachant qu’il n’est pas Dieu, ne se prévaut pas plus de la religion qu’il a enseignée aux hommes que les autres fondateurs (Bouddha ou Mahomet) des leurs. » (Ibid.)

« Bientôt, altérant les textes, on ne présenta plus l’artisan de Nazareth comme il s’était présenté lui-même, c’est-à-dire comme Christ, oint, roi, comme un prophète, comme un envoyé, l’homme en qui les dons divins de notre nature s’étaient le plus développés, mais comme un Dieu égal à l’Éternel, son fils unique… Un passage des Évangiles, sur lequel personne, que nous sachions, n’a encore fixé son attention, c’est celui qui est compris dans les quatre versets du chapitre XVII, selon saint Matthieu. Pour nous, il ressort de ces quatre versets que Jésus connut les devoirs, les peines et la sanctification du mariage ; qu’il fut père, au moins d’un premier-né. On voit aussi dans l’Évangile que Jésus a eu des frères et des sœurs ; qu’il vivait encore vers l’âge de cinquante ans… » (Revue Spiritualiste, publiée par Piérart, 1863.)

Et c’est là une des revues du spiritisme les plus modérées.

« Les sacrements ne sont qu’une imitation des cérémonies magiques de l’ancien monde, des réminiscences de ces temps fatidiques, où par la vertu d’un signe, d’une opération sacramentelle, on se promettait de pouvoir gouverner une volonté, enchainer une destinée. » (Ibid.)