Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 1.djvu/349

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du Sérénissime Grand Collège des Maçons Émérites. Le nom de Hobbs obtint alors une énorme popularité dans les parfaits triangles et les grands triangles. C’est de 1890 que date cette monstrueuse invention, et j’ai entendu dire récemment que d’autres palladistes ont fabriqué depuis des talismans semblables, pour profaner des hosties avec ce raffinement de satanisme lorsqu’une maladie est chez eux.

De ce talisman de Hobbs, il convient de rapprocher certains instruments sacrilèges que je n’ai jamais aperçus dans les triangles, je dois le dire, et dont j’ai appris l’existence il n’y a pas longtemps. Ils doivent, à coup sûr, être de l’invention de quelque société de satanistes, non affiliés au Palladium, mais tout aussi scélérats.

Ce sont… des instruments de torture pour hosties !

L’appareil se compose d’une boîte ronde en cuivre doré, que je ne saurais mieux comparer qu’à une boîte de montre à remontoir ; il y a, en effet, sur le côté, exactement comme pour une montre, une sorte de vis, que l’on fait tourner avec facilité en la roulant avec deux doigts. Cette vis met en mouvement le mécanisme qui est dans la boite. Seulement, ici, ce n’est plus un mouvement d’horlogerie ; c’est un engrenage de minuscules rouleaux hérissés de pointes, compliqué de petites griffes d’acier, tout cela fonctionnant avec ensemble, et écrasant, piquant, griffant, déchirant l’hostie consacrée qui est déposée dans le fond du boîtier.

Ces appareils existent, je le répète. Où se fabriquent-ils ? Je l’ignore ; je n’ai rien vu de semblable à Gibraltar. Mais ils existent et servent aux atroces profanations que je viens d’indiquer. Bien que ces abominables instruments ne soient pas des talismans, j’ai pensé qu’il y avait intérêt à en parler ici. Par le sacrilège, ils se rapprochent des bibelots magiques des palladistes.

Arrêtons-nous. Ces crimes ne doivent pas exciter seulement notre indignation ; il ne suffit pas de frémir ; il faut prier, il faut que les fidèles réparent, par l’adoration plus que jamais fervente de l’Eucharistie, les horribles outrages, les attentats inouïs que la rage infernale multiplie tous les jours. Certes, nous sommes confondus, nous tous chrétiens, quand nous songeons à la patience de Dieu ; cela est au-dessus de notre intelligence humaine ; nous constatons les crimes, et ils sont si épouvantables que nous ne pouvons pas comprendre que le châtiment ne les suive pas toujours, aussitôt commis. Inclinons-nous donc, pleurons, prions et réparons. Parce, Domine, parce populo tuo.