Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 1.djvu/370

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sectaire dans le budget des paroisses, alimenté par les dons et aumônes des fidèles ; et tant d’autres mesures iniques que j’omets, je n’ai cité ici que les principales. Tout cela est l’exécution d’un plan infernal, il ne faut pas se le dissimuler ; car la politique anticléricale émane des loges, tout ce que nous voyons voter en hostilité à l’Église par les assemblées parlementaires a été préalablement discuté et arrêté dans les loges ; il suffit de parcourir les bulletins officiels de la secte pour s’en rendre compte. Or, qui inspire les loges, si ce n’est la haute-maçonnerie ? et qui inspire la haute-maçonnerie, si ce n’est Satan ?

Et Satan n’est pas satisfait, il n’est pas encore arrivé à ses fins. Malgré tout ce qu’il a obtenu déjà en France, il se montre peu content de ses serviteurs ; il les trouve mous ; il les excite à poursuivre plus vivement l’œuvre de déchristianisation. Il souffle la haine du nom chrétien aussi bien chez les athées que chez les vrais initiés.

Au dernier convent du Grand Orient de France (septembre 1893), on a voté la suppression pure et simple des congrégations religieuses quelles qu’elles soient, même celles des sœurs de charité, avec la confiscation de leurs biens.

Le 12 septembre, le F∴ Merchier, donnant communication du rapport de la commission de propagande, soumettait à l’assemblée la déclaration suivante, dans laquelle, disait-il, la commission trace les grandes lignes à suivre, afin de dissiper toutes les hésitations :

« Le Convent de 1898, fidèle aux doctrines anticléricales et humanitaires de la Franc-Maçonnerie, désireux de voir le Conseil de l’Ordre donner à toutes les Loges de l’obédience une impulsion énergique propre à amener la réalisation, depuis si longtemps souhaitée, des réformes nécessaires, le charge d’organiser sur toute l’étendue du territoire de la République, une agitation pacifique, destinée à permettre enfin l’écrasement du cléricalisme,

« Par :

« 1° L’application intégrale des lois scolaire et militaire ;

« 2° La vulgarisation des lois propres à amener à bref délai la séparation des Églises et de d’État ;

« 3° La suppression pure et simple des congrégations et du retour de leurs biens à la nation. »

Le 15 septembre, ces trois vœux de la commission de propagande furent mis en délibération.

Le F∴ Poulle, 33e, président du Convent, fit remarquer que les trois questions devraient être propagées par les Loges, si la proposition de la commission était acceptée par l’assemblée.

Le premier et le second articles furent adoptés sans modification. Quant au troisième, il fut adopté en ce qui concerne la suppression des congrégations,