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de manifestations des démons, n’en sont pas moins des foyers de propagande infernale. Dans le combat contre l’Église, les sœurs maçonnes jouent le rôle d’éclaireurs ; ce sont les amazones du diable. Leur œuvre de mal au sein de la société est d’autant plus redoutable et efficace qu’elle est plus mystérieuse, plus ignorée.




CHAPITRE XXXIII

Les Juifs dans la Franc-Maçonnerie


Si les sœurs maçonnes ont leur grande part d’action dans le combat de la secte internationale contre l’Église de Jésus-Christ, combien plus important encore est le rôle des juifs. Les sœurs maçonnes sont, sauf quelques rares exceptions, des instruments ; les juifs, au contraire, sont des inspirateurs, ils participent aux plus violentes entreprises, ils attisent les haines antichrétiennes au foyer des loges, et, de connivence avec le Palladisme où bon nombre d’entre eux sont chefs, ils ont même leurs arrière-loges spéciales, confédérées à l’insu des maçons vulgaires et gouvernées par le Souverain Conseil Patriarcal de Hambourg.

Ici, je suis obligé de me séparer complètement de M. Léo Taxil.

M. Léo Taxil s’est plus occupé de mettre des rituels au jour, que d’étudier l’histoire de la secte. Dans son excellent ouvrage Les Mystères de la Franc-Maçonnerie, il a à peine tracé une esquisse de l’histoire de l’Ordre, et l’on voit, en le lisant, que c’est là un travail hâtif, fait à l’aide de notes prises au courant de rapides lectures, fort incomplètes ; en un mot, le temps lui a manqué, il n’a pas approfondi. Du reste, M. Léo Taxil a déclaré que ce n’était là qu’une ébauche et qu’il se proposait d’écrire un jour, en entrant dans les détails, l’histoire complète de la franc-maçonnerie.

M. Léo Taxil ne croit pas que juiverie et maçonnerie se tiennent; il est convaincu qu’il y a incompatibilité entre la qualité de franc-maçon et celle d’israélite pratiquant ; il constate que ce ne sont pas les juifs qui ont créé la franc-maçonnerie, et il se refuse à admettre qu’un israélite, croyant en sa religion, puisse adopter dans les loges une liturgie où les épisodes les plus respectables, les plus sacrés de la Bible servent de thème à des parodies impies.

Voilà, en six lignes, la thèse de cet auteur. Il est mon ami, et je le sais de bonne foi. Mais il se trompe ; il se trompe absolument.

Sur un seul point, il a raison : ce ne sont pas les juifs qui ont créé la franc-maçonnerie ; ce sont les protestants les plus haineux de l’école socinienne. Pendant longtemps, la qualité d’israélite a été un obstacle à l’initiation. C’est seulement au convent de Wilhelmsbad (juillet 1782) qu’il fut