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SIXIÈME PARTIE


LA NÉCROMANCIE CONTEMPORAINE




CHAPITRE XXVIII

Les apparitions imaginaires




Ainsi que je l’ai dit plus haut, en indiquant que je me proposais de traiter amplement cette question de la Nécromancie, le lecteur doit, avant tout, ne pas perdre de vue que tous ceux qui se livrent aux œuvres occultes de cette branche de la magie, même les non-lucifériens, sont, sans exception, des fanatiques trompés par leurs sens ou par le démon ; car les trépassés ne peuvent pas apparaître sans la volonté expresse de Dieu, et Dieu ne tient évidemment aucun compte des appels aux âmes des défunts, avec accompagnement de formules superstitieuses, qui sont invariablement ou des prières coupables ou des sommations animées d’un esprit diabolique.

Je m’exprimais dans ces termes mêmes, et ils sont rigoureusement exacts ; le moment est venu de faire la démonstration.

Pour cela, je dois établir deux subdivisions dans ma VIe partie :

1. Les apparitions imaginaires. À ce sujet, il me faut parler d’abord des hallucinations, lesquelles sont du ressort de la médecine. Nous verrons ensuite qu’un évocateur peut être halluciné tout comme un simple malade en traitement dans les hôpitaux ; nous constaterons, par des formules mêmes de certains magistes modernes, comment on arrive à cette hallucination particulière qui fait voir de vains fantômes.

2. Les apparitions réelles. Ici, nous ferons défiler les évocateurs non hallucinés, ceux qui sont dans les bonnes grâces du seigneur Lucif, qu’ils croient ou non avoir affaire à des âmes de défunts. Après avoir cité quelques exemples historiques à l’appui de ma thèse, et selon la règle que j’ai adoptée pour répondre d’avance aux sceptiques, je ferai connaitre ce monde étrange de familiers du diable, s’intitulant quelquefois spirites, mais étant, au fond, des satanistes ou des lucifériens, surtout lorsqu’ils appartiennent à la juiverie ou au protestantisme ; mais, dans ce chapitre, conformément à ce que j’ai