Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 2.djvu/1

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE XXXIV

L’Anarchie et ses dessous




Voici un chapitre qu’à mon grand regret je serai obligé de laisser fort incomplet.

J’ai expliqué, à différentes reprises, que j’avais de graves raisons pour ne pas publier mon nom, mon véritable nom, celui qui figure sur mon état civil, ou, pour mieux dire, que je n’avais pas à l’imprimer ici. « Je n’ai fait aucune difficulté, écrivais-je dans mon premier volume (page 480), pour le donner, quand il s’est agi de fournir des preuves de mon existence, aux personnes venant me voir, non par pure curiosité, et me présentant d’autre part certaines garanties. » La mauvaise foi de ceux qui se sont posés en adversaires de ma campagne antimaçonnique s’est emparée de cette déclaration, en l’isolant de ce qui précédait et suivait, pour me donner comme ayant dit que je m’enveloppais de mystère, dans le but de cacher mon vrai nom aux chefs de la secte maçonnique.

Dire cela, c’est falsifier impudemment ma déclaration, qui figure pourtant très nette aux deux dernières pages de ma 60e livraison. Mon nom d’état-civil, Lemmi et ses acolytes ne l’ont jamais ignoré ; ce qu’ils n’ont pas pu découvrir, c’est le faux nom sous lequel j’avais réussi à me faire délivrer de nouveaux titres de haut-maçon, titres qui me sont encore d’une grande utilité.

Tout récemment, un de ces déloyaux adversaires soi-disant catholiques osait imprimer ces lignes : « Nous n’écrivons pas souvent le nom réel du docteur Bataille, celui-ci ayant allégué que cette divulgation l’exposerait à la vengeance des francs-maçons. Nous n’avions jamais pris ce prétexte que pour un moyen d’ajouter un attrait de plus aux histoires du Diable. » Bien entendu, ce mensonge n’était imaginé que pour publier mon nom. Le journaliste ajoutait que cette divulgation n’avait au surplus aucun inconvénient, puisque je signe les consultations qui me sont demandées par correspondance. « De sorte, disait-il, que les francs-maçons qui lisent le Diable n’ignorent plus rien. » Il est difficile de rêver une mauvaise foi plus cynique. Ma qualité de docteur en médecine ayant même été contestée par le person-