Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 2.djvu/39

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présidé les assises où furent condamnés les anarchistes de Levallois-Perret ; explosion à la rue de Clichy, visant l’avocat général Bulot, ministère public dans cette affaire. Kœnigstein, dit Ravachol, anarchiste des plus militants, coupable déjà de l’assassinat d’un ermite et d’une violation de sépulture dans la Loire, est l’auteur de ces deux explosions. — Explosion à la caserne Lobau (auteur Meunier). — Ravachol est arrêté, grâce à la sagacité et au courage de M. Lhérot, garçon au restaurant Véry ; il passe aux assises. Peu avant l’ouverture des débats, explosion du restaurant Véry, où M. Véry et un client trouvent la mort. Faiblesse des jurés parisiens qui n’osent pas condamner Ravachol à la peine capitale et lui accordent les circonstances atténuantes. L’auteur de ce nouveau crime est le compagnon Meunier. — Traduit devant la cour d’assises de Montbrison pour l’assassinat de l’ermite de Chambles (commis en vue du vol), Ravachol est condamné à mort par les jurés de la Loire ; il est exécuté et meurt en chantant une chanson ignoble. — Ravachol est célébré comme martyr par les anarchistes. On imprime son portrait sous forme d’image de propagande, avec le distique de la chanson qu’il chanta jusque sous le couperet de la guillotine (cette image se trouve reproduite très fidèlement dans le dessin qui est plus loin, à la page 593). On avait déjà publié de même une image de propagande, représentant la pendaison des quatre anarchistes de Chicago. — En novembre, une bombe placée à la porte des bureaux de la compagnie minière de Decazeville, avenue de l’Opéra, à Paris, est transportée au commissariat de la rue des Bons-Enfants, où elle fait explosion, tuant sept personnes et détruisant en grande partie l’immeuble. Auteur de ce crime : le jeune Émile Henry, fils d’un général de la Commune.

1893. — Un ouvrier d’un fabricant de bicyclettes, à Paris, ayant volé son patron, est renvoyé pour ce fait ; les autres ouvriers de la maison se mettent en grève, se solidarisant avec leur camarade et proclamant « le droit pour l’employé de voler l’employeur ». — Congrès socialiste à Zurich : les marxistes ont la majorité : lutte violente entre eux et les anarchistes, ceux-ci finalement expulsés. Élisée Reclus publie la brochure À mon frère le Paysan. — Congrès anarchiste à Chicago. — Découverte d’un complot à Levallois-Perret ; arrestations, saisies d’explosifs. — En Espagne, l’anarchiste Pallas lance des bombes, à Barcelone, au passage du maréchal Martinez Campos ; il est arrêté, jugé, et subit le supplice du garrot ; les anarchistes de la ville vengent sa mort, en lançant de la dynamite au théâtre du Lyceo en pleine représentation ; nombreuses victimes. — Léauthier, dans un restaurant parisien, poignarde M. Georgevitch, représentant de Serbie, qu’il ne connait pas, mais uniquement parce qu’il a décidé en lui-même de tuer le premier bourgeois venu ; après une longue maladie, M. Georgevitch survit à sa blessure. — Explosion à Marseille. — Le 9 décembre, Vaillant, s’étant introduit dans