Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/211

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Faisons connaître le dialogue final.

Le grand-maître. — Très digne sœur chevalière grande dépositaire, désirez-vous devenir Maîtresse Templière ?

La grande dépositaire. — Je veux connaître le Dieu vivant.

Le grand-maître. — Très parfait chevalier grand inspecteur, quelle heure est-il ?

Le grand inspecteur. — Très sage grand-maître, l’étoile mystérieuse a cessé de briller.

Le grand-maître. — Très digne sœur chevalière grande dépositaire, que doivent faire les maçons et maçonnes en triangle palladique ?

La grande dépositaire. — Invoquer le grand architecte de l’univers, en attendant de l’évoquer.

Le grand-maître. — Nous invoquons le grand architecte au fond de nos cœurs ; bientôt, nous l’évoquerons, et il sera parmi nous. C’est pourquoi je vais fermer le triangle par nos mystères accoutumés.

Sur un signal du grand-maître, tous les assistants exécutèrent la batterie de six coups, par un et cinq, et poussèrent l’acclamation : — Ave, Eva ! ave !

Après un moment de silence, le grand-maître frappa deux coups de son maillet et reprit la parole :

— Maintenant, frères et sœurs, nous allons rouvrir les travaux au grade de Maîtresse Templière.

C’était la partie de la soirée que tout le monde attendait ; la série des sacrilèges allait commencer.

Rien ne se changeait à la disposition de la salle ; mais les deux dignitaires placés à droite, près de la porte, prenaient désormais le titre de grand lieutenant et de grande lieutenante. En outre, maintenant, tout le monde devait se tutoyer, sauf la récipiendaire à qui l’on dirait « vous » jusqu’à son initiation définitive.

La séance se rouvrit donc selon le rite.

Le grand-maître. — Très illustre chevalière grande-lieutenante, quel âge as-tu ?

La grande lieutenante. — Trois fois dix ans et trois ans encore, très puissant commandeur grand-maître.

Le grand-maître. — Es-tu Maîtresse Templière ?

La grande lieutenante. — Je m’en fais gloire.

Le grand-maître. — Pourquoi es-tu Maîtresse Templière ?

La grande lieutenante. — Pour recevoir en moi le Dieu vivant.

Le grand-maître, s’inclinant devant la grande maîtresse. — Vaillante et très éclairée grande-maîtresse, ma sœur et mon égale, quelle heure est-il ?