Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/411

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nales ; et ces mots sont ceux-ci, dans l’ordre suivant, en partant de l’échelon inférieur : « Labor, Ubertas, Caritas, Ignis, Felicitas, Emancipatio, Ratio. » Les deux montants de l’échelle portent en outre, les mots : « Æquilibrium, Æquitas », et à la base ainsi qu’au sommet les lettres A et E. Enfin, la lettre V est répétée quatre fois, en métal découpé, autour de l’échelle.

Le récipiendaire monte à l’échelle, tandis que le président du Triangle prononce, d’une voix grave et solennelle, les sept mots, qui constituent la clef du secret palladique ; lorsqu’il est parvenu au dernier échelon, on le prie de se retourner vers l’assistance, et, perché là-haut, il écoute l’explication que voici :


« 1° Le travail a pour conséquence la fécondité. La charité zélée produit dans l’âme le feu sacré. Le vrai bonheur sera, lorsque l’émancipation aura été donnée à l’humanité par la raison.

« 2° Travail, fécondité, charité, feu, bonheur, émancipation, raison, sont les sept rayons lumineux que le Dieu-Bon projette sur le monde terrestre.

« 3° À la base et au sommet du monde terrestre, sont l’homme et la femme, personnifiés dans A et E, soit Adam et Ève, indispensables l’un à l’autre. Aussi l’humanité vit-elle dans un cercle sans fin par la pratique de l’enseignement divin, qui est la salutation de l’homme à la femme : Ave, Eva, Ave.

« 4° L’édifice de l’humanité, dont les sept dons du Dieu-Bon consacrent le triomphe, a sa stabilité assurée par l’harmonie des forces matérielles et morales ; c’est-à-dire qu’au matériel la pondération des forces contraires donne l’équilibre, loi suprême de l’univers, et qu’au moral l’harmonie salutaire réside dans la justice, l’équité.

« 5° L’Étre Suprême étant le principe des sept dons de la divinité à l’humanité, le nom même du Dieu-Bon est formé par la réunion des principes de ces sept dons. »


Ici, je prie le lecteur de vouloir bien se livrer à une simple constatation ; en prenant les initiales (les principes) des sept mots inscrits l’un après l’autre sur chaque échelon, et en les suivant dans leur ordre ascensionnel, il trouvera, formé par ces sept initiales, le mot : L. U. C. I. F. E. R., « le nom même du Dieu-Bon », d’après les propres termes du rituel. Est-ce assez clair ?

En face de l’échelle lumineuse, c’est-à-dire au milieu de la muraille du nord, on voit un grand tableau donnant la représentation gnostique de la divinité double (voir page 337) ; cette peinture est du F∴ Macdonald Bates, de Washington.

Dans le parvis du Triangle, se trouve une porte ouvrant sur un emplacement divisé en deux étages, desservis par un petit escalier en spirale ; c’est la que sont les placards renfermant les accessoires du culte palladique, et il y a là aussi trois petits cabinets de réflexion.