Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/492

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bois sont les suivants : lotus (alizier), ulmus (orme), cedrus (cèdre), ilex (yeuse, qui est une espèce de chêne, dite chêne vert), fraxinus (frêne), ebenus (ébène), robur (rouvre, qui est le chêne le plus dur). La réunion des initiales des noms latins de chacun de ces bois forme le mot. Lucifer ; c’est là la principale raison qui les a fait choisir.

Ces sept bois entrent tous à la fois dans la construction des accessoires du culte luciférien : c’est ainsi que, si l’idole est toute en ébène, ce qui est souvent le cas, le bois qui fera partie du grand autel central sera du cèdre, l’autel de la Sagesse sera en rouvre, la sphère au serpent sera en yeuse, les maillets des premiers officiers dignitaires seront en alizier, les bancs seront en orme, les boiseries appliquées aux murs de la salle seront en frêne : et ainsi de suite, en recommençant la série des sept bois pour les trônes du grand-maître et de la grande-maîtresse, pour les tables-bureaux de l’orateur et du secrétaire, pour les sièges des dignitaires, pour la balustrade de l’orient, pour les cadres des peintures, pour le parquet du plancher, pour le Pastos des initiations de Maîtresse Templière, etc. Le temple tout entier signifiera ainsi, épèlera le nom Lucifer. Le lecteur a compris, je n’ai pas besoin d’insister.

D’où proviennent ces bois ?

La réponse est facile et paraîtra même naïve au premier abord. Ils proviennent évidemment des localités diverses qui produisent ces espèces, sous les différents climats et dans les différents pays de la terre, et, naturellement aussi, des localités qui produisent les plus belles de ces espèces.

Je n’ai pas à faire à cet égard un cours complet de botanique, de xylographie luciférienne, qui ferait hors d’œuvre ; il me suffira de citer une particularité typique, qui pourra servir de moyen de contrôle.

Ces bois ne doivent pas être coupés à toute époque de l’année ; pour devenir hiératiques lucifériens, il est nécessaire qu’ils réunissent certaines conditions. D’abord, il faut que l’arbre choisi ait exactement un multiple de sept comme diamètre de largeur en d’épaisseur, et, en outre, qu’il soit coupé à une longueur formant un multiple de onze. Ensuite, l’époque de la coupe rituelle des arbres appartenant aux sept espèces lucifériennes ne coïncide pas du tout avec l’époque habituelle de la coupe agriculturale et exploitative : cette époque est en général, pour tous les bois, l’entrée de l’hiver ; au contraire, pour les bois lucifériens, la coupe doit s’en faire en juillet, août et septembre, le 7, le 9, le 11 et le 13, dans la nuit ; cette dernière condition n’est pourtant pas absolument indispensable, à cause de la difficulté de l’exécution qui éveillerait les soupçons. Mais si, à l’une des dates que je viens d’indiquer, vous voyez quelqu’un en train de couper un arbre de l’une de sept espèces que j’ai