Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/778

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du cerveau ni de la masse ganglionnaire, mais bien un état, une façon d’être, tout simplement, les symptômes et les crises dans l’hystérie, la folie et la possession étant, au surplus, d’une dissemblance absolue.

Les précédents exposés sur l’hystérie, la folie, et ce que je dirai encore plus loin au sujet de cette dernière maladie permettront au lecteur de comprendre bien ce que je ne fais qu’exposer ici en deux mots.

On le voit, l’anthropologie, et toute science irréligieuse est donc en général une forme d’obsession. Elle repose, en effet, sur l’orgueil, la révolte contre le dogme, l’erreur manifeste, la singerie et la méconnaissance de Dieu. Il n’était pas inutile, après l’avoir dit, de l’avoir prouvé et d’avoir montré, par l’exemple de l’anthropologie bien examinée et prise en flagrant délit de mensonge, que toutes les sciences anticatholiques ont les caractéristiques principales de Satan.

L’étude de l’anthropologie, même en s’y livrant avec les meilleures intentions du monde, ouvre si bien la voie à l’obsession diabolique, que j’en fus moi-même victime, ce soir-là, dans ma cabine, à bord du Menzaleh.

La comparaison entre les singes de Gibraltar et ceux du Japon, qui sont les mêmes, m’avait amené à me plonger, une fois de plus, dans l’examen des systèmes de Hœckel, Darwin et autres docteurs anticatholiques. J’avais repris mes livres, je lisais ; la plume à la main, je consignais sur le papier mes notes, mes observations, les arguments à opposer à ces faux savants dont le vrai but est de détruire la foi. Je discutais en quelque sorte avec eux.

Pour mieux terrasser l’ennemi, je le poursuivais jusqu’au fond de son abîme d’imposture. J’étais descendu, — le mot est juste, — dans cet enfer scientifique, tellement qu’à un moment donné je n’avais plus en mon cœur que mes croyances d’enfant pour me détendre et que mon cerveau en vint à ne plus être éclairé un instant, une seconde, que par ces fausses lumières que le père du mensonge nomme la vraie science, la science raisonnée, mirage trompeur aux reflets troublants.

Pardon, ô mon Dieu !

Le doute, l’affreux doute jaillit. Ah ! ce n’est pas du doute qu’on peut dire que c’est un éclair déchirant un voile de nuages épais et les dissipant pour faire paraître le jour. Bien au contraire, le doute provoque l’obscurité ; le soleil divin de la foi illuminait votre raison, et si le doute hélas ! surgit, c’est l’éteignoir qui se pose sur votre intelligence.

Alors, l’esprit est brusquement envahi par les ténèbres du démon ; vous sentez l’éteignoir sur vous, mais vous ne soupçonnez pas qui le tient, cet éteignoir maudit. Vous voulez raisonner le surnaturel, et vous ne comprenez point qu’étant maintenant un aveugle la notion du vrai vous