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moments vivent et laissent tomber des regards tantôt tristes/tantôt pleins d’une bienveillance très douce, sur les personnes qui lui sont présentées ou sur les objets qui les représentent.

« J’avais envoyé à ce sanctuaire votre nom écrit sur une carte, et les religieuses françaises de Lorette, chargées de vous présenter ainsi à la Bonne Mère du ciel, sans connaître votre personne ni même votre nom, m’avaient écrit que le regard de la Très Sainte Vierge s’était abaissé plein de bonté et très accueillant sur la petite carte. Je vous envoie cette carte sous ce pli. J’espère que ma démarche d’alors et mon envoi d’aujourd’hui ne vous déplairont pas. » (Lettre du 15 juin 1895.).

Cette carte, qui est bleue, porte, de l’écriture de mon bien cher correspondant, ces seuls deux mots : Diana Vaughan. Récemment, un autre de mes amis a eu l’occasion de voir le vénéré directeur du sanctuaire, et il m’a écrit à son tour, le 13 octobre :

« … J’ai donc vu, chère miss, don Sorbellini ; j’ai parlé à cet excellent prêtre, à ce saint, devrais-je dire, car il est de ceux dont la pensée est le plus souvent au ciel et à qui Dieu, pour sa gloire, a confié une grande mission pendant la durée de leur vie sur terre. Avec lui, on se sent redevenir meilleur ; j’étais ému, en lui parlant. Nous avons longuement causé de vous. Ce sont les Sœurs de Saint-Joseph, très vraisemblablement, qui ont présenté à Notre-Dame des Sept-Douleurs la petite carte ou votre nom était inscrit. Mgr l’Archevêque de *** s’intéresse fort à la constatation de ce miracle de la Sainte-Vierge en votre faveur ; veuillez lire la lettre que S. G. écrit à don Sorbellini et que celui-ci m’a prié de vous transmettre. L’enquête officielle se poursuit. À Osimo, ainsi que partout où le fait est connu maintenant, on considère ce miracle comme une véritable prophétie de votre conversion.

« Je vous demande encore vos prières, dont j’ai le plus grand besoin, et je vous enverrai demain, par le bienveillant intermédiaire de M***, une photographie de grand format, reproduisant le tableau miraculeux de Campocavallo. Don Sorbellini me l’a remise avec une joie que je renonce à vous décrire. Tous vos lecteurs, j’en ai la conviction, vous seraient reconnaissants, si vous insériez cette reproduction dans vos Mémoires. Oui, chère miss, parlez-leur de ce sanctuaire où la Mère de Dieu vous a manifesté si nettement sa protection ; contribuez, vous dont le cœur déborde de gratitude, à faire connaître les miracles de Campocavallo. Je m’arrête ; ce serait vous faire injure que d’insister davantage… »