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Au surplus, en tête de mon volume Le 33e∴ Crispi, j’ai déclaré, dans les termes les plus formels, que « je soumets humblement tous mes écrits à la censure du Saint-Siège » et que « je rétracte d’avance tout ce qui ne serait pas jugé absolument conforme à la doctrine et aux enseignements de la Sainte Église Catholique, Apostolique et Romaine. » Si quelque doute existe donc, le second alinéa de l’article 29 indique la marche à suivre.


« Art. 29. Que les Ordinaires, de même que les délégués du Siège Apostolique, s’efforcent de proscrire les livres et autres écrits nuisibles, publiés ou répandus dans leurs diocèses, et de les soustraire aux mains des fidèles.

« Qu’ils défèrent au jugement apostolique ceux de ces ouvrages ou de ces écrits qui réclament un examen plus approfondi ou ceux qui, pour que l’effet salutaire soit produit, paraissent avoir besoin d’être frappés par la sentence de l’Autorité Suprême. »


Il est incontestable que mes ouvrages sont de ceux qui réclament un examen approfondi, puisque l’opinion catholique est divisée à leur sujet. Les Études religieuses, de Paris, les attaquent par la plume du R. P. Portalié, après avoir loué mon volume contre Crispi par la plume de Mgr Albert Battandier ; il n’y a donc pas accord au sein même des Études religieuses. Bien plus, cette revue parisienne est en pleine contradiction avec la Civiltà Cattolica, de Rome, qui a proclamé que c’était pour elle un Plaisir de « bénir publiquement le nom de la noble Miss Diana Vaughan ». Or, la Civiltà Cattolica fait autorité dans le monde catholique, au moins autant que les Études religieuses ; et c’est la Civiltà Cattolica qui a imprimé ceci en toutes lettres : « Miss Diana Vaughan, appelée de la profondeur des ténèbres à la lumière de Dieu, préparée par la Providence divine, armée de la science et de l’expérience personnelle, se tourne vers l’Église pour la servir, et paraît inépuisable dans ses précieuses publications, qui n’ont pas leurs pareilles pour l’exactitude et l’utilité. »

Et les lettres d’encouragement et de félicitations que j’ai reçues sont innombrables, émanant de hauts dignitaires de l’Église ; un fascicule tout entier de ces Mémoires ne suffirait pas à leur reproduction. En tout cas, mes lecteurs ont encore présentes au souvenir quelques-unes, en entier ou en extraits, que j’ai publiées.

Un examen approfondi s’impose donc, puisqu’il y a divergence d’opinions, mais un examen par le Saint-Siège. Si un Évêque croit devoir déférer mes écrits au jugement apostolique, s’ils sont condamnés, j’en cesserai immédiatement la publication. Oui, qu’un décret de la Sacrée Congrégation de l’Index intervienne, aussitôt je briserai ma plume révélatrice ; alors ces Mémoires cesseront de paraître, mon éditeur m’a fait savoir qu’il rembourserait dans