Page:Taxil, Mémoires d'une ex-palladiste parfaite, initiée, indépendante.djvu/576

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nom de Diana Vaughan. » Je hausse les épaules et ne puis que rire du grand architecte de l’Univers, perdant à ce point la… boule. Après le 19 avril, si je suis traitée d’aventurière, je n’en aurai nulle émotion ; mais il faut bien admettre que je n’ai pas à respecter qui ne me respecte pas.

D. V.




Cet article était déjà composé, lorsque j’ai reçu une lettre de Rotterdam, proposant la salle du Patronage Saint-Joseph, d’une contenance de 1.200 personnes, et conseillant de fixer un prix d’entrée plutôt élevé que faible. L’ami, mon correspondant, dit que cette salle même ne suffira pas, attendu que déjà l’on se propose de venir de tous les points de la Hollande, et qu’avec le prix des entrées il y aurait sans doute un reliquat qui pourrait être employé à quelque œuvre antimaçonnique. Par là, je vois que mes intentions sont mal comprises.

Le désir de mes amis, à Rotterdam et ailleurs, est de me faire faire un voyage triomphal ; je m’y refuse absolument, car une satisfaction de vanité n’est pas mon but, oh non ! Ce que je veux, est que ma manifestation publique terminée en octobre ou novembre, les adversaires ne puissent pas prétendre qu’il a été impossible aux hommes de foi et de science de m’approcher, de me voir et m’entendre, de s’entretenir avec moi, d’examiner les documents que je possède, et qu’on a assisté à une vraie farce, que des barnums ont promené à grand orchestre la première aventurière venue, ayant bien soin de ne l’exhiber qu’à la foule ignorante des badauds. Je refuse aussi de m’exposer à ce que ma manifestation publique soit traitée d’entreprise à bénéfices quelconques :mes amis auraient beau en verser le produit à des œuvres de propagande ou d’action antimaçonnique, les Veuillot et les Roussel hurleraient quand même à la spéculation ; avez-vous donc déjà oublié la mauvaise foi de ces gens-là en ce qui, concerne le produit de mes droits d’auteur sur mes écrits ?…

Mes conférences en grande salle ne sont nécessaires qu’à Paris, à Édimbourg, à Rome, à New-York et à Louisville. Partout ailleurs, modestes petites salles, et distribution des lettres d’invitation aux seuls personnages dont le témoignage catholique pourra faire autorité, et envoi de dix ou douze invitations aux francs-maçons les plus notables de la région, afin de ne donner à la secte aucun prétexte de négation. Pas de frais de locaux, d’autant plus que je n’ai pas la voix très forte et que je serais obligée de m’arrêter au bout de quatre ou cinq conférences, si j’avais à parler devant de nombreux auditoires. Entrées gratuites partout. Les frais seront donc partout insignifiants, puisqu’ils se réduiront à l’impression d’une centaine de lettres d’invitation en chaque ville.

Que mes amis m’en croient : c’est ainsi qu’il faut que nous procédions. Avec des auditoires d’élite la lumière n’en sera que plus éclatante, et la mauvaise foi la bande Pacelli ne pourra crier au charlatanisme.




Tout spécialement je remercie les amis connus et inconnus qui ont prié pour moi en ces derniers jours. Je dois à leurs bonnes prières d’avoir échappé à un péril dont je frémis encore. Je ne puis dire ce dont il s’agit. Toutefois, que mes amis ne croient pas que ce danger se rapporte ni à ma santé ni à la découverte de ma retraite. Le malheur que Dieu, dans son infinie bonté, a écarté de moi, n’est pas dans l’ordre des choses matérielles. Merci encore, et que le secours des prières me soit continué plus que jamais.

D. V.