Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des iniquités du vice, mais pour rendre honneur à la vertu.

Voici maintenant comment la Franc-Maçonnerie m’a délié, il y a cinq ans, de mes obligations envers elle :

J’avais, certes, tout ce qu’il faut pour faire, sinon un parfait, du moins un bon maçon. Mon impiété pouvait rivaliser avec celle de nos blasphémateurs les plus endurcis.

Bien avant mon initiation, les grandes lumières de la secte, me prenant à qui mieux mieux pour leur collègue, m’écrivaient en me qualifiant de frère avec les trois points réglementaires (F.·.).

En 1878, invité a une fête maçonnique par la Loge la Réunion des Amis Choisis, de Béziers, je causai un étonnement profond a mes aimables hôtes en leur apprenant que le Grand Architecte de l’Univers[1] ne me comptait pas au nombre de ses disciples.

Les frères bitterrois m’excitèrent vivement à me faire enrôler.

Je ne me rappelle plus pourquoi je ne suivis pas alors leurs conseils. Je voyais dans la Franc-Maçonnerie une ennemie déclarée du catholicisme, et j’étais moi-même perdu dans les sentiers du mal.

Lorsque, vers la fin de 1879, un de mes vilains romans, le Fils du Jésuite, produisit dans le monde catholique un légitime mouvement d’indignation, je reçus de diverses Loges des lettres me flattant et m’excitant à persévérer dans mon impiété.

Je n’en citerai que deux.

  1. On sait que dans leurs cérémonies, les Frères Trois-Points invoquent, sous le nom de Grand Architecte de l’Univers, un Être Suprême indéfini qui, pour ceux d’entre eux qui croient encore, est censément Dieu, et qui, pour ceux qui ne croient plus, représente, à leur dire, une force inintelligente et éternelle, motrice de la matière et des mondes.