Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/25

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français. La Loge, à la suite d’une délibération et par un vote presque unanime, m’écrivit pour m’inviter à assister à la cérémonie et à faire, à cette occasion, une conférence.

Le Grand-Orient de France, apprenant cela, manda aussitôt à la loge de n’avoir pas à prendre, pour son inauguration, d’autres conférenciers que ceux qu’il enverrait.

La Loge insista, disant que je jouissais d’une certaine popularité dans le Languedoc et qu’à Narbonne notamment je comptais beaucoup d’amis.

Réplique du Grand-Orient, et ordre formel donné à la Loge de renoncer à la conférence du F∴ Léo Taxil[1].

Trouvant le procédé passablement tyrannique de la part des directeurs d’une société que j’avais cru libérale, je pris le train de Narbonne, sans me soucier de ce qu’en penserait le Grand-Orient, et, au lieu de faire à la Loge la conférence qu’elle m’avait demandée, je la fis au théâtre et au bénéfice des pauvres de la ville.

J’appartenais, — j’ai oublié de le dire, — à la Loge parisienne le Temple des Amis de l’Honneur Français, qui a sa réunion ordinaire le troisième lundi de chaque mois.

Ma petite révolte contre le despotisme du Grand-Orient avait eu lieu dans les derniers jours d’avril. À la première réunion de ma Loge (troisième lundi de mai), une accusation, dont le Vénérable refusa de me faire connaître l’auteur, fut déposée contre moi.

  1. J’ai conservé la lettre par laquelle la Loge la Libre-Pensée m’invitait à venir donner une conférence à l’occasion de son inauguration, la copie de la correspondance échangée entre le Grand-Orient et la Loge, et une lettre à moi adressée par le Secrétaire Général du Grand-Orient (le F∴ Thévenot), reconnaissant qu’en effet l’ordre d’interdiction de ma conférence émanait du pouvoir central de la Maçonnerie (rite Français).