Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/382

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Elle est le type distinctif de l’homme civilisé. Les actions des insensés sont privées de moralité, parce qu’elles ont lieu sans discernement moral, sans conscience.

Le Vénérable. — Qu’est-ce que la loi ? et qu’est-ce que la loi naturelle ?

Réponse du récipiendaire.

Réplique du Vénérable. — La loi (en latin lex, legis, de legere, lire : lecture faite au peuple) est la règlementation, dans un but d’intérêt général, de la vie physique et morale des sociétés, prescrite par le pouvoir législatif d’un peuple. Elle est censée être l’accord de toutes les volontés réunies dans une seule ; elle fixe les droits et les devoirs de chacun, et son rôle dans ses rapports avec ses semblables. Les lois sont le frein le plus puissant pour les hommes et presque le seul pour les rois. Combien de lois on rendrait inutiles, si l’on en faisait de bonnes sur l’éducation !… La loi naturelle est la loi des mondes physiques, intellectuels et moraux. Elle est absolue, immuable ; elle règle tout sur la terre et dans les cieux avec une exactitude mathématique ; elle est également la régulatrice des âmes et des intelligences. Elle est la base des lois humaines qui doivent en être les interprétations plus ou moins vraies, et toujours en rapport avec le développement et le progrès de l’esprit humain.

Le Vénérable. — Qu’est(ce que la vertu ?

Réponse du récipiendaire.

Réplique du Vénérable. — La vertu (en latin virtus, de vis, force), est une énergie de l’âme appliquée à la pratique habituelle du bien, du juste ou du devoir. C’est une impulsion naturelle vers l’honnête, la force d’asservir ses passions, l’art de les tenir en équilibre et de se régler dans les jouissances ; c’est l’habitude des bonnes actions et de vivre selon la raison perfectionnée qui, toujours, force de faire le bien ; c’est le triomphe