Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/56

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Je me rendis à la réunion secrète.

Depuis la dernière séance, j’avais fouillé de fond en comble tous mes tiroirs, chez moi, et j’avais retrouvé les autographes de nos deux oublieux grands hommes.

Quand je les exhibai au Comité Spécial d’instruction, le F∴ Rath esquissa une grimace de désappointement très caractérisé ; au Grand-Orient, paraît-il, on avait espéré que je ne remettrais jamais la main sur ces papiers, que moi-même j’avais considérés, un moment, comme perdus.

Les quatre autres membres du Comité se montrèrent, par contre, satisfaits de ce que je pouvais enfin prouver matériellement que je n’étais pas un faussaire, ainsi qu’on l'avait dit dans la presse hugolâtre et maçonnique. Les Frères Secrétaire et Grand-Expert eux-mêmes étaient enchantés d’avoir une raison sans réplique pour signer une ordonnance de non-lieu en ma faveur ; du moment que je produisais les autographes, on ne pouvait pas, comme ils l’avaient craint, les taxer d’indulgence à mon égard.

En quittant le Comité, je dis en riant aux membres qui le composaient :

« — Eh bien, maintenant, est-ce que, pour être logiques jusqu’au bout, vous allez demander, contre les illustres Frères Victor Hugo et Louis Blanc, l’application du troisième paragraphe de l’article 14, qui a trait à la calomnie ? »

Le F∴ Rath cria au scandale.

« — Victor Hugo et Louis Blanc, fit-il, ne peuvent aucunement être rendus responsables de ce qui s’est passé à votre propos en Maçonnerie.

« — En effet, répliquai-je, vous avez raison ; ces deux pauvres grands hommes ne sont pas responsables. »

Et je partis là-dessus.