Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/61

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avouera que l’auteur de l’article aurait eu le droit d’être plus méchant[1]. N’ayant que cette alternative, ou passer pour un faussaire aux yeux du public, ou démontrer que « les deux plus grands saints de la démocratie du dix-neuvième siècle » avaient, comme la plupart des personnes de leur âge, ce qu’on appelle poliment des absences, je n’avais pas hésité ; j’avais tenu à me laver complètement d’une imputation déshonorante. Dame, je crois qu’à ma place chacun de mes lecteurs en eût fait autant ! Seulement, dans la Franc-Maçonnerie, on appelle indiscipline et révolte les justifications produites de cette façon-là.

Lors donc, le Vénérable Lemaire, après avoir bien chauffé les esprits des quatorze pelés et un tondu qui composaient ce soir-là l’assistance, eut le superbe aplomb de mettre aux voix la déclaration régulière qui m’innocentait. De la Constitution maçonnique qu’il avait jurée, il se souciait alors, l’excellent homme, comme le Grand-Orient se soucie du serment d’aide et protection qu’il jure à ses naïfs initiés.

La majorité des quatorze pelés et un tondu n’approuva pas les conclusions du Comité, se rendant ainsi complice du viol de Constitution commis par le Vénérable.

Trois jours après, je recevais ma citation à comparaître, conçue en ces termes :

  1. Les expressions les plus vives de cet article étaient à l’adresse des intrigante qui avaient abusé du grand âge de Victor Hugo et de Louis Blanc pour leur faire renier leur signature. Ceux-là, par exemple, n’étaient pas ménagés. « Le peuple, était-il dit, est mené à cette heure par quelques ambitieux qui se soucient peu de son bonheur et beaucoup de leur fortune. Ces gens-là, passés maîtres en fait de pasquinades et de coquineries, ne reculent devant aucun procédé pour arriver à leurs fins. Quiconque aime le peuple est pour eux un ennemi qu’il faut faire disparaître. »