Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/63

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Comme on pense bien, je m’empressai d’être exact au rendez-vous. Les convocations, par circulaire imprimée, avaient été faites de telle façon que, sur cent douze membres dont se composait la Loge, trente seulement vinrent à cette réunion, pourtant assez attrayante. Dût le F∴ Lemaire crier encore à l’injuste défiance, j’ai toujours pensé qu’il avait eu soin de choisir son monde ; car la poste n’avait eu, la veille de ce jour-là, aucune raison de mal faire son service.

Bref, — et pour en finir, — je déclarai à la réunion que tout ce qui se passait était absolument inique au point de vue de la plus élémentaire justice et illégal même au point de vue maçonnique ; que j’étais venu, afin d’empêcher certains Frères de dire que j’avais fui le débat, mais qu’il ne fallait pas en conclure que je reconnaissais cette procédure comme régulière ; que je consentais à donner des explications sur tout ce qu’on voudrait, mais non à présenter une défense, puisque, le Comité d’Enquête ayant déclaré qu’il n’y avait pas lieu de donner suite à la plainte, je ne pouvais sous aucun prétexte, être mis en accusation ; qu’en l’état je prévoyais bien qu’une iniquité nouvelle serait consommée le soir même, mais que je ne signerais aucun appel, étant lassé de toutes ces gredineries ténébreuses, ayant intérêt à garder le bénéfice des conclusions du Comité d’Enquête, seul acte régulier de cette procédure, et ne tenant plus à une société dont les chefs eux-mêmes se faisaient un jeu de violer la Constitution.

Un vieux monsieur, que je n’avais jamais vu et qui avait le grade de 33e (le plus haut grade du rite français), prit la parole au nom du Grand-Orient et prononça contre moi un violent réquisitoire. Je lui répondis. Trois autres maçons, étrangers à la Loge, tous les trois reporters de journaux opportunistes parisiens,