Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/111

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ram. Balkis regrette l’engagement téméraire qui la lie à Salomon, et celui-ci surprend les yeux de la Reine fixés sur l’ouvrier.

Mais cette puissance d’Hiram, si grande qu’aucune entreprise ne semblait en dépasser l’étendue, éprouve un échec d’autant plus cruel que la Reine, venue pour assister à son triomphe, est témoin de son humiliation.

Un Compagnon maçon, nommé Jubelas, un Compagnon charpentier, nommé Jubelos, et un Compagnon mineur, nommé Jubelum[1], ont réclamé le titre et le salaire des Maîtres, et Hiram leur a refusé cette augmentation de salaire à laquelle ils n’avaient pas droit… Pour se venger, le Compagnon maçon a mêlé le calcaire à la brique dans les préparatifs de la coulée de la Mer d’airain[2] ; le Compagnon charpentier a

  1. Dans le rituel de la Maçonnerie Adonhiramite, rite qui s’est fondu dans les Loges Françaises, les noms de Jubelas, Jubelos et Jubelum, sont remplacés par ceux de Phanor, Amrou et Méthousaël.
  2. L’historien juif Flavius Josèphe donne la description suivante de cette Mer d’airain attribuée à Hiram :
    « Cet admirable ouvrier fit aussi un vaisseau de cuivre en forme d’un demi-rond, auquel on donna le nom de Mer à cause de sa prodigieuse grandeur ; car l’espace d’un bord à l’autre était de dix coudées, et ses bords avaient une palme d’épaisseur. Ce grand vaisseau était soutenu par une base faite en manière de colonne torse en dix replis, dont le diamètre était d’une coudée. À l’entour de cette colonne étaient douze bouvillons opposés de trois en trois aux quatre principaux vents, vers lesquels ils regardaient, de telle sorte que la coupe du vaisseau portait sur le dos. Les bords de ce vaisseau étaient recourbés en dedans, et il contenait deux mille baths, qui est une mesure dont on se sert pour mesurer les liquides. Il fit, outre cela, dix autres vaisseaux soutenus sur dix bases de cuivre carrées, et chacune de ces bases avait cinq coudées de long, quatre de large et six de haut. Toutes étaient composées de diverses pièces fondues et fabriquées séparément. Elles étaient jointes en cette sorte : quatre colonnes carrées, disposées en carré dans la distance que j’ai dite, recevaient dans deux de leurs faces creusées à cet effet les côtes qui s’y emboitaient. Or, quoiqu’il y eût quatre côtés à chacune de ses bases, il n’y en avait que trois de visibles, le quatrième étant appliqué contre le mur ; dans l’un était la figure