Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la seconde par une antichambre ou parvis commun. Dans ce parvis est un pont, sous lequel est censé couler un fleuve dont les eaux charrient des cadavres et des débris d’armures. Sur le cintre du pont, on lit ces trois lettres : L∴ D∴ P∴ On voit encore, sur l’un des panneaux des murs, un paysage représentant des campagnes ruinées et les remparts de Jérusalem détruits. La porte de l’entrée de la salle est de ce côté.

On le voit, la Franc-Maçonnerie ne néglige pas la mise en scène.

J’allais omettre de dire que la Salle d’Occident, dont la tenture est rouge, est éclairée par 70 bougies, en mémoire des 70 années de captivité des Israélites. Un rideau, dans le fond, cache une gloire rayonnante (encore un transparent) et un autel ; on enlève ce rideau à un moment donné.

Pendant la séance qui a lieu dans la Salle d’Orient, le président porte le nom de Cyrus ; l’orateur, celui de Daniel ; le premier surveillant s’intitule général Sinna, grand-maître de la cavalerie, et le second surveillant figure le général Nabuzardan, grand-maître de la milice ; le garde des sceaux s’appelle Ratim ; le trésorier, Mithridate ; le secrétaire, Sémélius ; le Maître des Cérémonies, Abazar.

Quant au récipiendaire, on l’habille de rouge ; on lui met un grand cordon et le tablier du grade d’Écossais ; ses mains sont chargées de chaînes à anneaux triangulaires ; néanmoins, la chaîne est longue, afin qu’il puisse gesticuler. On lui apprend qu’il se nomme Zorobabel, qu’il doit se présenter d’un air triste et plaintif. Il n’a aucune arme, aucun ornement, aucun bijou. On lui fait cacher son visage avec ses mains, jusqu’à son arrivée à la grande tour par laquelle on entre dans la Salle d’Orient ; là, les gardes le fouillent minutieusement.