Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/175

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un âne qui n’a fait que cela toute sa vie. En récompense de sa docilité, on le délivre de sa chaîne à anneaux triangulaires.

« — Soyez libre, dit Cyrus à l’initié ; mes gardes vont vous livrer passage. »

Tout à coup, Cyrus se ravise et interpelle le récipiendaire qui s’en allait :

« — Zorobabel, c’est pour obéir à la voix du ciel que j’ai brisé vos chaînes ; mais, avant de franchir cette enceinte pour reprendre votre liberté, vous allez me donner trois agneaux, cinq moutons et sept béliers. »

Tête de Zorobabel. Comme il n’a pas tous ces bestiaux dans sa poche, il est, ma foi, fort embarrassé.

Mais Cyrus est bon prince. Cette condition saugrenue qu’il mettait à la liberté de Zorobabel était une épreuve. Le rusé monarque (est-il donc malin, ce roi Cyrus !) voulait seulement savoir si Zorobabel était aussi misérable qu’il le prétendait. Zorobabel, ayant triomphé de cette nouvelle épreuve, n’aura à donner les trois agneaux, les cinq moutons et les sept béliers que lorsqu’une fois de retour à Jérusalem il aura reconstruit le Temple de Salomon.

Zorobabel remercie le roi magnanime. Tous les assistants lui sautent au cou pour le féliciter de sa délivrance ; et, comme la liberté vient de lui être rendue, on le renferme de nouveau dans la tour. Si Zorobabel n’est pas content, c’est qu’il est difficile.

Tandis qu’il est claquemuré, les Frères se rendent sans bruit dans le troisième appartement.

Alors, le Maître des Cérémonies vient chercher le récipiendaire ; on lui fait passer le pont qui traverse le fleuve dont les eaux charrient des cadavres et de vieilles armures ; on lui dit qu’il est digne de reconstruire le nouveau Temple, on lui débite encore bien d’autres turlutaines.