Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/220

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réalité, rien ne se crée non plus ; les êtres matériels ne font que se transformer. Ainsi, la putréfaction, la fermentation, qui paraissent des signes de mort, ne sont au contraire que des signes de régénération, de transformation. En résumé, immortalité de l’homme comme espèce, immortalité de la famille humaine, grâce à la succession des générations que rien ne saurait interrompre, immortalité du grand ensemble qui existe. C’est pour cela que la Franc-Maçonnerie divinise la Nature et, par ses cérémonies symboliques, rend hommage au Grand Tout.

On le voit, c’est du panthéisme pur.

Mais il ne faut pas perdre de vue que, dans la Franc-Maçonnerie, la doctrine panthéiste n’est encore qu’un voile. Nous ne sommes pas au bout.

Aussi, après avoir parlé pour ceux des récipiendaires dont l’esprit, détourné de Dieu, ne va pas plus loin que l’adoration du soleil, de la lune et des étoiles, le Chevalier d’Éloquence, à l’exemple du Vénérable Orateur de la Loge de Maître, ajoute quelques mots à double entente à l’adresse des néophytes qui sont destinés à faire de plus rapides progrès dans la Maçonnerie. C’est sur le principe du Feu que roule cette thèse. Il prononce le nom de Salomon, comme celui d’un sage versé dans toutes les hautes sciences, allusion on ne peut plus transparente aux sciences occultes que pratiqua ce monarque à l’époque maudite de sa vie où, abandonnant le culte de Dieu, il sacrifia à Astarté, à Moloch, aux plus honteuses idoles. Naturellement, c’est de cette partie de sa vie que le Chevalier d’Éloquence prononce l’éloge.

Il conclut en disant, comme toujours, qu’il n’y a rien au-dessus du grade qui vient d’être conféré aux récipiendaires, et que les degrés supérieurs sont tellement inutiles et insignifiants que l’autorité suprême de l’Ordre devrait bien au plus tôt les supprimer.