Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/226

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marche apparente du soleil dans l’espace, telle que l’humanité, à sa naissance, dut en avoir l’esprit frappé. L’aspect et le mouvement des astres, la mesure du temps par la durée régulièrement variée des jours et des nuits, durent inspirer aux premiers hommes un sentiment d’admiration pour toutes ces merveilles de la nature, en leur donnant l’idée de l’étude et la conception du vrai, du beau et du bien. Cette étude a conduit l’humanité vers les sciences, vers les arts, vers la morale, et elle a développé le génie de l’homme par les déductions qu’il a dû tirer de ses observations sur l’ensemble et l’harmonie du Grand Tout, appelé l’Univers.

D. Ainsi, à vos yeux, ce sont les idées qu’inspirent les merveilles de la nature éclairant l’esprit humain qui forment les bases de nos enseignements ? — R. Oui, et c’est pour cela que le nombre des degrés dans notre Ordre a été augmenté lorsque la sphère des connaissances humaines s’est étendue.

D. Pourriez-vous nous donner une idée de cette marche d’ensemble entre la progression des degrés maçonniques et celle des développements de l’esprit humain ? — R. Je le crois. Des que les mystères ont existé, le déisme et la croyance en l’âme humaine, émanation de l’âme universelle, ont formé la base principale de l’enseignement à deux degrés que pratiquait l’antiquité. Plus tard, la Maçonnerie a complété ces données par l’établissement du 3e degré. Et depuis, les progrès obtenus dans les sciences et dans les arts ont amené les degrés supérieurs, en éclairant et en réformant certaines opinions erronées antérieures ; celle, par exemple, de l’immobilité de la terre, qui a fait place à la démonstration de son double mouvement. Si donc les progrès de la civilisation ont élevé de plus en plus la portée de l’entendement humain, la Maçonnerie, qui a toujours progressé depuis les premiers âges du monde, ne se serait-elle pas démentie si elle n’eût élevé d’époque en époque la portée de ses enseignements, en créant dans ce but de nouvelles écoles, nommées par elle Ateliers de Perfection ?

D. Alors, quel est le but du 18e degré ? — R. Élever l’enseignement maçonnique à un état supérieur à celui des grades précédents, et cela à l’aide des développements que lui fournissent l’histoire, les sciences, les arts, la morale, en un mot l’ensemble des connaissances humaines, à mesure que le progrès, dans sa marche incessante, agrandit les