Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/95

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juges, plus d’amis ; des courses incertaines ; un guide armé par la défiance ; un silence à peine interrompu par quelques sombres avis ; une catastrophe atterrante, une victime, une narration imprévue ; des recherches singulières, des indices mystérieux, des leçons figurées ; tout cela a dû vous paraître comme un dédale inextricable… Que pouvait-il se passer dans tout votre être que n’aient dû jadis éprouver les initiés de l’antiquité, ces cœurs vaillants qui, pour connaître la sagesse et la vérité, n’hésitaient pas à se soumettre aux plus terribles épreuves, hommes admirables, premiers néophytes de la vieille et sublime institution dont nous avons tant le droit d’être fiers ?

Notre institution, en effet, mon Frère, remonte aux temps les plus reculés. Elle a subi dans ses formes extérieures l’influence des siècles ; mais son esprit est constamment resté le même.

Les Indiens, les Égyptiens, les Syriens, les Grecs, les Romains, vous le savez, avaient des mystères. Les temples où l’on était initié offraient dans leur ensemble l’image symbolique de l’univers. Le plus souvent la voûte de ces temples, étoilée comme le firmament, était soutenue par douze colonnes, qui figuraient les douze mois de l’année. La plate-bande qui couronnait les colonnes s’appelait zodiaque, et un des douze signes célestes y répondait à chacune des colonnes. Quelquefois aussi, la lyre d’Apollon, emblème de cette mélodie que, selon les anciens initiés, produit le mouvement des corps célestes, mais que nos organes trop imparfaits ne peuvent saisir, y tenait la place des signes du zodiaque. Le corps de cette lyre était formé par le crâne et par les deux cornes du bœuf, animal qui, pour avoir été employé à sillonner la terre, était devenu le symbole de l’astre qui la féconde, Phébus-Apollon ; les cordes, au nombre de sept, faisaient allu-