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pour objectif Smendou, qui, à vol d’oiseau, est à 27 kilomètres de Djeb-el-Ouach ; soit plus de 30 kilomètres par les chemins rocailleux. Mais comme on marchait d’un pas léger ! Tout mon fourniment de zouave ne me pesait pas une once.

Quel plaisir on avait à suivre, dans la vallée accidentée, l’Oued-el-Kébir qui descend des hauts sommets d’où nous partions et coule avec fracas, blanc et écumeux, serpentant avec grâce, se précipitant ensuite sur des rochers abrupts, s’enfonçant enfin dans des défilés grandioses, dans des gorges profondes et boisées, nous accompagnant joyeux avec sa musique de torrent impétueux qui dégringole de cascade en cascade !

La route nous parut bien courte, ce jour-là.

Le lendemain, seconde marche. De Smendou à El-Arrouch, 33 kilomètres. Ce fut encore une promenade agréable. Nous traversâmes El-Kantour, sans nous y arrêter, et arrivâmes le soir, au crépuscule, au terme de l’étape. Il y avait eu marché à El-Arrouch ; aussi fit-on bombance. Mais, d’autre part, le marché avait attiré, dans le voisinage du camp, certains hôtes peu commodes des