Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/111

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bien les royalistes Charette et Cathelineau que les radicaux Esquiros et Ledru-Rollin. Quiconque, aux yeux des populations provençales, représentait l’idée de la guerre à outrance, était acclamé et porté aux nues.

On s’est beaucoup moqué de mes compatriotes, à propos de cette terrible campagne de 1870-1871. On ne nous a pas ménagé le ridicule. Sans doute, nous avons prêté à rire avec nos Légions Urbaines et nos Francs-Tireurs de la Mort ; sans doute, nous avons eu des mobiles qu’il était impossible de mobiliser. Je le sais, et les premières critiques ont été formulées chez nous.

Mais, ce qu’il faut aussi qu’on sache bien, c’est que, si nos retardataires ont été plus que d’autres remarqués, cela a tenu à ce que, dès les premières hostilités, tous les hommes de bonne volonté étaient partis ; et ils furent nombreux, ceux-là. Que l’on prenne la peine de consulter les archives de l’armée, et l’on verra quel formidable mouvement d’engagements volontaires se produisit dans le Midi, aussitôt la nouvelle reçue de nos premiers désastres. Sur les navires qui nous transportaient aux dépôts de nos régiments, dans les trains qui nous véhiculaient, nous étions lit-