Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/113

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— Sais-tu bien, capitaine, qu’il y a, dans les environs de Marseille, un maire de village qui m’est signalé comme ayant exercé une pression formidable pour faire voter « oui » au plébiscite ?

— Cela est bien possible, commandant, ces maires de village étaient tous des suppôts de l’infâme Empire. Quel est l’indigne fonctionnaire municipal dont tu veux parler ?

— C’est le maire de Septêmes.

— Très bien, conclut le teinturier Gavard, je me charge de son affaire.

Le lendemain à la première heure, le capitaine de la Garde Civique part pour Septêmes, monté sur son cheval, nommé Robespierre.

Septêmes est une commune de 1,500 habitants, à 12 kilomètres de Marseille, sur la route d’Aix.

En voyant arriver, sur les neuf heures du matin, un cavalier au chapeau empanaché de longues plumes de couleurs éclatantes, une carabine en bandoulière, la ceinture garnie de pistolets et révolvers de tous les calibres, nos villageois s’attroupent, ahuris.

Sans descendre de son cheval couvert d’écume, le capitaine-teinturier demande :

— Oùs qu’est le maire ? Conduisez-moi au