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dite Commune qui avait accaparé tous les pouvoirs, se retira de Marseille. Le conseil municipal, composé de républicains modérés, ne donna plus signe de vie, le maire ayant le premier pris la fuite. Quant au préfet Cosnier, il était captif dans la Préfecture, otage des insurgés. Henri Fouquier, lui, peu soucieux. d’une nouvelle baignade, s’était mis prudemment à l’abri.

Pendant onze jours, la ville fut livrée à la plus complète anarchie.

Les chefs du gouvernement improvisé étaient incapables de faire face à la situation. Aucun de mes compatriotes ne me démentira quand je dirai que la Commune de Marseille fut absolument grotesque. Il y avait là, au nombre de ses chefs, un coiffeur et un cordonnier ; pour affirmer le principe internationaliste, on avait placé aussi un nègre parmi les gouvernants. Un limonadier fut nommé général en chef des forces insurrectionnelles.

À dire vrai, les révolutionnaires ne faisaient que suivre l’exemple des radicaux. Delpech, au 4 septembre, n’était qu’un modeste teneur de livres dans une maison de commerce. Le 6, il avait été nommé sous-préfet d’Aix, et, seize jours après, préfet des Bouches-du--