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chacun. On ne dira pas, je pense, que j’ai trouvé la fortune à mes débuts dans la presse.

Après la Commune, mon collaborateur fut arrêté. J’eus la charge entière des éphémérides : néanmoins, je lui envoyai chaque mois sa part d’appointements, quoique je rédigeasse seul les biographies ; et cela était juste, car c’était bien malgré lui qu’il ne collaborait plus au travail que nous avions commencé ensemble.

Cependant, cinq francs par mois ne pouvaient pas suffire à mes besoins. J’avais, comme avant la guerre, pris pension chez des étrangers, et ma famille payait. Mais j’avais hâte de ne rien devoir à mes parents, dont je me séparais de plus en plus.

Je résolus donc, avec sept ou huit camarades, de fonder un journal. Il parut, dès le lendemain de la Commune, sous le titre de la Marotte et vécut deux ans. C’était une feuille satirique hebdomadaire, assaisonnée du plus gros sel, attaquant à outrance les conservateurs et spécialement le général commandant l’état de siège. Au bout de quelques numéros, nous ne fûmes plus que trois rédacteurs.