Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mais, répondit le rédacteur, je n’ai pas eu à me défendre, il ne venait pas chez moi en agresseur, il a été très correct ; il me demandait seulement, et très poliment, le nom de l’auteur d’un article publié contre lui.

— Eh ! qu’importait ! répliqua Espitalier. Vous le teniez à votre merci, il était dans votre domicile, il n’y avait aucun témoin. Il fallait lui loger une balle dans la tête, vous dis-je. Une fois votre homme mort, vous auriez déclaré qu’il s’était porté à des voies de fait contre vous et que vous vous étiez trouvé en état de légitime défense. Le jury vous eût acquitté sans débats.

Et le soir, le maire franc-maçon envoyait à son rédacteur en chef une petite boîte, contenant un révolver chargé et un billet. Le billet était ainsi conçu :

« La première fois que le Taxil viendra chez vous, crevez-moi ça ! » (Textuel.)

La République a nommé le gentilhomme Espitalier receveur principal des finances à Saint-Affrique (Aveyron), où il est actuellement ; il est aussi, dans cette ville, Vénérable de la Loge l’Intime Union, du Grand Orient de France.

Qu’elle est belle, n’est-ce pas, la fraternité