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Aujourd’hui, quand je songe à ces vilenies, je me dis que ce fut bien fait pour moi. J’avais rompu les liens de sincères et cordiales amitiés, j’avais mis sous pied l’affection de mes parents, pour aller à ces hommes dont le cœur n’est rempli que de fiel. Je n’ai eu que ce que j’avais mérité.

Il fallait que je fusse bien aveugle pour n’avoir pas les yeux ouverts par ce déchaînement de haines mesquines.

Au lieu de comprendre que je m’étais engagé dans une mauvaise voie, que j’avais fait fausse route, je m’obstinai, je surmontai mes écœurements, et je continuai, quoique avec amertume, mon œuvre impie.

Je pensai pouvoir imposer silence aux rivalités étroites, aux jalousies venimeuses ; et, d’autre part, pour être en mesure de lutter plus efficacement encore contre le catholicisme, j’eus la sottise de songer un moment à la députation.

Nous étions alors en 1881. Le mandat de la Chambre fut déclaré accompli, au moment où personne ne s’y attendait ; et le gouvernement, pour enlever les élections, publia tout à coup, le 31 juillet, le décret de convocation fixant le vote au 21 août.