Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se vouent, je n’aurais certes pas accepté l’initiation.

Aussi, dès l’instant où je manifestai ma volonté d’être libre, une véritable lutte s’engagea entre le Grand Orient et moi. On trouvera, dans le premier volume des Frères Trois-Points le récit de cette querelle, où l’on fit intervenir Victor Hugo et Louis Blanc. Ces deux vénérables personnages niaient avoir écrit certaines lettres (voir page 239) ; la vérité est que leur grand âge leur en avait fait perdre souvenance. Il me fallut reproduire les autographes même et montrer au public Victor Hugo et Louis Blanc pris en flagrant délit de manque de mémoire.

Ce camouflet infligé aux deux bonzes de la démocratie acheva de me perdre dans l’esprit des chefs de la Franc-Maçonnerie. Enfin, je sortis de l’intolérante secte, en octobre 1881.

Un mois auparavant, le premier Congrès général de la Libre-Pensée venait de se tenir à Paris.

J’assistai à ce congrès comme représentant de six sociétés de libre-pensée. On fit, dans cette assemblée, beaucoup de tapage et pas mal de mauvaise besogne. On vota l’écrasement du catholicisme à brève échéance,