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mettaient en relief les groupes anti-cléricaux et leur fournissaient l’occasion de se livrer à une active propagande.

J’acceptais chaque fois que je le pouvais sans grand dérangement.

Mon sujet favori de déclamation irréligieuse était celui-ci : les Crimes de l’Inquisition. J’avais composé, sur ce thème, un long discours, qui s’allongeant ou se rétrécissant à volonté, durait de quarante-cinq minutes à deux heures, suivant les dispositions de l’auditoire.

J’avais mis à contribution tous les pamphlétaires protestants des deux derniers siècles, qui, on le sait, chargent l’Ordre de Saint Dominique de mille scélératesses impossibles.

Il est avéré, — pour ne citer qu’un fait, — que Galilée ne reçut jamais une chiquenaude. Néanmoins, de ce que sa fameuse découverte de la rotondité de la terre fut discutée, les ennemis de l’Église ont conclu que le savant avait été mis à la torture.

Avec quel empressement j’avais recueilli ce mensonge ! avec quel luxe de phrases indignées, je m’en faisais le colporteur !

Mais mon héros était Giordano Bruno, le moine apostat du seizième siècle.