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cet infâme coquin dont la conduite est plus que suspecte.

Lors de mon séjour à Genève, en 1876, j’eus souvent l’occasion de voir Cluseret, — un vrai général, celui-ci, — qui avait été délégué à la guerre sous la Commune.

Nous causâmes un jour de Bordone. Cluseret m’édifia complètement.

Il avait dans ses notes un dossier complet sur le personnage, et il m’autorisa à copier un résumé écrit en entier de sa main, pour m’en servir quand bon me semblerait.

Ce résumé, si j’ai bonne souvenance, fait partie des Mémoires sur les événements et les hommes de ce temps, que Cluseret rédige dans ses heures de loisir.

En tout cas, voici textuellement cette pièce significative :


J’ai le devoir de dire, avec documents en mains, ce qu’est M. Bordone, l’ex-pharmacien d’Avignon, parce que le rôle qu’il joue depuis quinze ans pour le compte des gouvernements français et italien intéresse tout le monde.

Du 22 mars, date de mon arrivée à Paris, au 3 avril 1871, j’habitais la Préfecture de Police. N’ayant rien à faire, je passais mon temps à compulser et souvent à copier les dossiers secrets.