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Mais je m’aperçus bientôt que j’avais mal compris le sens des instructions reçues. En effet, tandis qu’en Italie on organisait les groupes anti-cléricaux sous la direction secrète du Grand Orient et en les tenant isolés les uns des autres, l’organisation française, dont j’étais le promoteur, se faisait en dehors de toute ingérence de la Franc-Maçonnerie et sous forme de fédération indépendante.

Garibaldi, qui était alors Grand Maître de la Franc-Maçonnerie italienne, approuva néanmoins la Ligue française. Par contre, le Grand Orient de France la vit de mauvais œil, et je fus en butte à ses vexations ; en octobre, je me séparai de la secte maçonnique.

On s’étonnera peut-être de ce que, dans ces conditions, Garibaldi ait continué à correspondre avec moi. Je dois donc, pour éclaircir ce point, expliquer que le général était en quelque sorte un franc-maçon honoraire, dont le nom servait de drapeau à ses collègues du Grand Orient d’Italie ; le véritable chef était M. Adriano Lemmi, qui est aujourd’hui Grand Maître en titre et président du Comité Central Anti-Clérical de Rome. Celui-ci se refroidit à mon égard, dès mes démêlés avec le Grand Orient de France.