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Tel fut le projet définitif de la publication.

Les premières livraisons furent donc composées avec les douze chapitres destinés d’abord à former un petit volume de propagande populaire, c’est-à-dire avec les chapitres rédigés d’après mes notes personnelles et les quelques pages d’extraits que M. R*** m’avait fournis. Puis, lorsque le manuscrit fut épuisé, je me mis à traduire le dossier latin déchiffré par Quicherat ; c’était là le procès complet et authentique de Jeanne d’Arc.

Il ne me fallut pas longtemps pour constater que j’avais souvent commis des erreurs en basant mes appréciations sur des passages tronqués. L’in-extenso contredisait parfois ma dissertation partiale à l’excès. En publiant, après mes chapitres, la traduction fidèle et complète des documents latins, j’allais passer pour un imbécile aux yeux du lecteur. Aussi, sans vergogne, je m’empressai de retrancher tout ce qui me gênait.

Néanmoins, j’étais ennuyé d’agir ainsi, et, si la publication n’avait pas été commencée, je n’eus pas peut-être mutilé ainsi le dossier. Mais, mes chapitres avaient paru, le public attendait la suite, je ne pouvais reculer. Tra-