Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/386

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nage. Eh bien, il faut que vous le sachiez, je n’ai jamais été chez vous un espion et je ne vous livre nullement à vos adversaires. Si j’ai été longtemps avec vous, c’est parce que j’ai cru longtemps que la vérité se trouvait dans la cause anti-cléricale. Je reconnais que je me suis trompé ; j’ai bien ce droit, il me semble ! mais je ne vous compromets en aucune façon en vous quittant. Personne d’entre vous n’éprouvera jamais la moindre mésaventure à raison de mon retour parmi mes amis d’enfance. Voilà ce que je suis venu vous déclarer. Dites que je renie le drapeau de la libre-pensée, oui ! mais que je vous trahis, non !…

J’allais ajouter quelques considérations sur l’amitié inaltérable que je garde, quand même, aux personnes des ligueurs, — car la divergence des opinions n’exclue pas l’affection qui s’attache à l’individu, — lorsque le président, hors de lui, m’interrompt.

— C’en est trop ! s’écrie-t-il. L’impudence de ce misérable n’a pas de limites ! L’assemblée se déshonore en l’écoutant !…

Et là-dessus, il annonce qu’il ne me laissera pas continuer, ou qu’il y perdra son nom.

Un ligueur dit que c’est de l’intolérance.