nous dit que le brigadier de la gendarmerie de Barrême demandait à nous parler.
Nous comparûmes, un peu penauds, devant le représentant de la force publique ; il nous apprit, — ce qui nous stupéfia, — que notre père nous attendait à Digne, où il nous était enjoint de retourner.
Le gendarme s’offrait, avec une grâce tout à fait narquoise, à être notre compagnon de route.
Toute résistance était impossible.
Nous revoilà bientôt à Digne. M. le procureur impérial nous administra une verte semonce, en présence de notre père, plus navré, certes, que nous. Le pauvre homme se croyait le jouet d’un cauchemar.
— Mais enfin, nous disait-il en sanglotant, pourquoi êtes-vous partis ? Qui a pu vous faire quitter la maison ?
Nous pleurâmes aussi et racontâmes ce que nous comptions écrire à nos parents dès la frontière passée.
Notre pauvre père était abasourdi, atterré.
Bref, nous repartîmes avec lui pour Marseille ; durant le trajet, il nous raconta ce qui s’était passé.
Quand on ne nous avait plus vu repa-