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classe et dans chaque salle d’étude ; il était signé, en toutes lettres, de mon nom : Gabriel Jogand-Pagès.

Le « boucan » dura trois jours.

Pour en finir, le proviseur accorda satisfaction aux élèves, voyant bien que le complot était on ne peut mieux organisé, — car le lycée tout entier y prenait part, — et que, s’il maintenait sa diminution des vacances, il n’aurait plus qu’à fermer l’établissement. Toutefois, pour prévenir le retour de pareil scandale, il prononça l’expulsion des meneurs. Il va sans dire que je fus le premier exclu.

Les parents se lamentèrent, multiplièrent les démarches. L’administration, qui n’était pas méchante, céda encore, et, à la rentrée, les élèves exclus furent réintégrés, sauf moi. Il fallait un exemple. Mon article ne pouvait être pardonné ; j’avais poussé par trop loin l’esprit d’insubordination ; je payai donc, en qualité de chef de l’émeute, pour tous les révoltés.

Cette fois, mon père en avait par dessus la tête.

De mon côté, bien qu’il ne me restât plus qu’une année à passer pour terminer mes études, je ne voulais plus entendre parler de